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Histoire du Vakinankaratra

Antsirabe et les Hauts Plateaux de Madagascar


Reine Madagascar
La Reine Ranavalona II
« La partie centrale de Madagascar a connu ses premières implantations humaines vers le X° siècle, parallèlement au développement des régions du Nord et de l'Est. L'occupation identifiée la plus ancienne l'a été au site d'Ambohimanana, dans l'Atsimondrano, daté du X` siècle. Ce site perché, entouré de fossés, présente l'exemple typique d'un habitat ancien caractérisé par l'aménagement de la partie sommitale d'une colline en espace habitable. Ankadivory, dans l'Avaradrano, voit sa première occupation remonter aux Xie-XII` siècles. Ce site, situé sur un replat, était entouré d'un seul fossé aujourd'hui remblayé. Y ont été retrouvés des poteries d'importation, tel que le sgraffiato, en provenance du golfe Persique, le céladon chinois et des perles en verre, qui témoignent de relations commerciales avec le monde extérieur. Ces contacts semblent avoir été intenses, quoique nous ignorions à l'heure actuelle l'itinéraire emprunté, d'autres fragments de sgraffiato, spécifique du XII= XIII° siècles ayant par ailleurs été retrouvés à Ambohimanambola, à l'ouest de Betafo – Antsirabe. »

Chantal RADIMILAHY
Ethnologue, Maître de conférence à l’Université d’Antananarivo
Madagascar Fenêtres vol 3 Ed Cite, Ambatonakanga, Antananarivo


Antsirabe

Le nom « Antsirabe », actuel chef lieu de la Région du Vakinankaratra, vient du terme « Any-sira-be » qui se traduit littéralement par « là où abonde le sel » Et plus tard, le terme est morphologiquement devenu «Antsirabe».

Une première explication veut que l’origine du nom de la ville d’Antsirabe vienne de l’abondance des eaux thermales qui ont un goût plutôt salé. C’est l’avis le plus divulgué par les livres de guidage.

Cependant une deuxième interprétation est plus plausible : le sel gemme a été exploité autrefois dans une localité au sud de l’actuelle ville d’Antsirabe. La production de plus en plus abondante de sel gemme a donné son nom à la ville.


L’arrivée des Norvégiens

En 1869, le Pasteur BORGEN fut le premier résident étranger dans la Région. Ce dernier s’est investi dans la construction des bases de la future ville. Parmi les réalisations, nous pouvons citer la construction des maisons en dur, l’adduction d’eau potable, la découverte et l’exploitation des eaux thermales, l’amélioration des conditions de vie des condamnés et leur émancipation progressive.


L’administration française et la période coloniale

Le 05 Juillet 1903, Antsirabe devint Chef lieu du Vakinankaratra. Cette date marqua le début des travaux d’aménagement et d’équipement de la ville : les thermes, la gare, la poste, les jardins et toutes les constructions à colonnade encore visibles aujourd’hui. Sous le gouvernorat de Gallieni de 1896 à 1905, d’Augagneur de 1905 à 1910, de Picquie de 1910 à 1914 et de Garbit de 1914 à 1924, la ville fut la concrétisation du rêve des français : un centre de repos et de loisir.

Thermes Antsirabe
L'Hôtel des Thermes
d'Antsirabe
Pendant la seconde guerre mondiale, les alliés envisagent de couper l’île en deux zones, comme la France occupée. Tandis que la partie nord serait passée sous leur contrôle, la partie sud avec Antsirabe comme capitale serait restée acquise à la cause de la France de Vichy.

En 1953, le roi du Maroc Mohammed V, déposé par les français, passa quelques années en exil dans le prestigieux Hôtel des Thermes. Finalement de retour au Maroc en 1955, il obtint l’indépendance quelques mois plus tard. Antsirabe se rappelle de son jeune fils alors âgé de 25 ans qui sera appelé à regner sous le nom d’Hassan II.

Il faut rappeler que la reine de Madagascar, Ranavalona III fût aussi exilée à Alger en 1897.

Notons également que le Président de la première République, Philibert Tsiranana, venait souvent s’y reposer le week end ; L’ancien Président du Bukina Faso, Thomas Sankara, y fit ses études à l’Académie Militaire d’Antsirabe.

Des liens étroits demeurent entre le peuple malgache et le Royaume du Maroc. Le roi Mohammed VI est venu en visite à Antsirabe sur les traces de son grand père en 2016.